../publications/Bicross mag #29/Le BMX Action trick team

Sources: Bicross Magazine #29, fevrier 1985
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Vous voulez en savoir plus sur le free-style en général et sur le Trick Team en particulier dont vous avez dégusté les évolutions à Bercy. On ne va pas vous laisser dans l'ignorance. Qu'est-ce exactement que le BMXA Trick Team ? Voici son histoire des origines à nos jours, comme on dit dans les manuels. Il etait une fois, toutes les belles histoires commencent comme ça, il était une fois donc, un père attentionné qui accompagnait régulièrement son fiston à des compétitions de bicross. Le père s'appelait Bob Osborn, le rejeton Robert Lewis. que ses proches avaient surnommé R.L. en ne conservant que les initiales de son prénom. R.L. qui avait commencé le bicross dés 6/7 ans ne se débrouillait pas mal après quelques années d'expérience et gravissait tranquillement les échelons de la hiérarchie sportive. Dans le même temps, cette nouvelle discipline lancée Outre-Atlantique par Scot Breithaupt, entre autres, se développait à la façon d'une épidémie. Bob, du bord de la piste n'était pas sans évaluer l'énorme clientèle que représentait tous ces petits jeunes pour lesquels il n'existait aucun organe d'information sérieux. Bob, déjà excellent photographe, a donc crée ce qui est actuellement la première revue de bicross aux USA Bicycle Moto Cross Action, devenue rapidement BMX Action, On aime bien les initiales dans la famille Osborn. Bob a ensuite contribué développer le bicross grâce à son magazine ajoutant depuis à cette première revue, un journal concernant les vélos de tourisme « Ten Speed » une revue de surf et récemment un magazine de free-style. L'ensemble de Ces publications constituant la Société Wizard dont papa Osborn est le directeur. Pigé ? On continue. Après le père, revenons au fils. Il y a trois-quatre ans R.L., qui n'était pourtant pas un manche et courait depuis une bonne dizaine d'années ne s'est plus trouvé suffisamment performant pour continuer a courir et concurrencer des gars de la trempe de Greg Hill, Stu Thomsen et Eric Rupe. R.L. avec son inséparable pote d'enfance Bob Haro s'est donc tourné vers le free-style, vers les figures. A cette époque, ils se mettant au free-style et travaillent ensemble en créant une petite société de vente par correspondance d'accessoires concernant le bicross. « Regarde ce que j'ai invente» Un matin Bob Haro arrive au bureau et interpelle RI. « Eh regarde un peu ce que je viens d'inventer ». Bob saisit son bicross, qui ne le quitte pas et se met à faire un trick terrible (un truc, une figure). A partir de ce moment s'est crée une stimulation amicale entre les deux kids. Il s'instaure rapidement une sorte de petite compétition entre les deux. C'est à celui qui étonnerait autre. C'est comme ça qu'a démarré le free-style. Les deux compères ont alors 18 ans, ils s'entendent particulièrement bien, mais sont très différents. R.L. ne voit pas trop l'intérêt du business, du commerce et ses évolutions à vélo lui suffisent. Bob, en bon Américain, est davantage attiré par les affaires et crée sa propre société Haro Racing, qui fabrique des vélos de free-style, des équipements et une collection de vêtements. Enfin, pour compléter ses activités déjà nombreuses, pour son âge. Bob crée un Team le Haro Free-Style Team. Pratiquement au même moment RL. met sur pieds le BMX Action Trick Team, sans que cela modifie quoique ce soit dans la solide amitié des deux garçons. Les débuts du Trick Team R.L. se gratte la tête. Faire un team de free ce n'est pas dur mais comment percer. Où se produire, comment structurer tout ça ? Bien sûr il y a le journal de papa qui peut passer de la pub mais ce n'est pas suffisant R.L. qui a un super pote, The Duke se demande s'il n'est pas possible de faire quelque chose avec lui qui représente Oakley. Aucun probléme the Duke est toujours partant. Voilà comment poussé par le père Osborn se constitue le BMXA Trick Team avec R.L, Osborn. Mîke Buff et The Duke, le trio bientôt le plus connu des fans de free aux US. Comment ? Très simplement. Il faut savoir que Oakley a été un des premiers sinon le premier annonceur spécialisé du BMX avec ses poignées de vélo.., et ses lunettes. Les lunettes n'ayant d'autre intérêt dans le bicross que le côté visuel de la pub. Faire de la pub pour des poignées de vélo n'est pas facile. Le pilote a forcément les mains dessus. La meilleure façon de promouvoir la marque c'est bien sûr le sigle visible sur le bandeau élastique des lunettes. Les pilotes de BMX sous contrat avec Oakley ne sont pas là pour faire vendre des lunettes (on est rarement aveuglé par la puissance du pilote qui vous précède) mais uniquement pour faire connaître la marque Oakley et faire vendre des poignées. Astucieux non L'idée géniale de Duke consistait à se servir du fichier-clients de Oakley c'est-à-dire la plupart des magasins de BMX aux US, pour leur proposer le Trick Team. Duke décrochait le téléphone et appelait chaque revendeur. - Allo, ici c'est Duke de chez Oakley, j'organise une tournée avec RL. Osborn et Mike Buff. Si vous voulez, on peut s'arrêter dans votre ville et effectuer une démonstration de free-style devant votre magasin. Si vous êtes d'accord, on annonce cette démonstration dans BMX Action. Tout ce que vous avez à faire, c'est une publicité locale auprès de vos clients, pour leur annoncer notre arrivée et nous payer nos frais de déplacement. Nombreux sont les responsables de magasins dynamiques qui acceptent cette promotion inespérée à domicile, Voilà comment RL. Osborn, Mike Buff (qui a abandonné la compétition pour ça) et Duke partent deux à trois fois par an avec leur motorhome et une remorque abritant rampes et vélos, dans tous les Etats Unis. chaque tournée dure environ deux mois. Ils vont de villes en villes promouvoir le free-style en tant que spectacle. A chaque étape, radios et télévisions locales annoncent leur arrivée provoquant le rush de plusieurs milliers de kids ébahis autour de l'aire de free-style, devant les évolutions de ces virtuoses de l'équilibre. Les rôles «OK on va aller à Memphis, Dallas, Houston... etc.». La tournée est organisée. Les étapes sont programmées, et nos trois compères entament leur périple. Si Duke s'est chargé de tout ce qui est contact avec les commerçants, R.L. se charge plus particulièrement de l'organisation. Mike se laisse vivre. Bon vivant Buff hors de son BMX ne déploie pas une activité extraordinaire. C'est un ramier complet. Sur la route R.L. et Duke se partagent la conduite du Motorhome pendant que Buff avachi derrière sur les banquettes regarde la TV ou s'entraîne aux jeux vidéo. A l'étape, Duke s'occupe de « l'announcing », fait le speaker, avec ses expressions bien à lui et son accent californien, il commente les figures pendant que Buff et Osborn exécutent leur numéro. Numéro qu'ils font en musique. Et ça c'est encore Duke qui l'a introduit dans le free. C'est encore Duke qui, une fois le spectacle terminé se charge des « swoops on the babes » c'est à dire de soulever les petites, de draguer, selon leur propre expression. A ce sport, Duke est imbattable parce qu'il dégage une telle sympathie que peu de filles lui tiennent rigueur de les accoster comme il le fait il se plante généralement devant l'une d'elles et lui lance air éberlué « C'est incroyable comme t'es belle toi » Il faut dire qu'aux Etats Unis, si la technique est différente, les réactions le sont aussi et quand on dit à une fille qu'elle est belle, elle commence par remercier. Ce n'est pas souvent le cas en France. Dommage. Enfin si Duke drague, c'est souvent en pure perte car il se fait piquer rapidement les petites par ses deux acolytes, devenus en quelques pirouettes aériennes les idoles de la ville. Free et dérives Ces démonstrations qui sont d'authentiques spectacles se sont développées très vite et devenant très rentables pour leurs réalisateurs. Demandés partout le Trick Team s'est organisé, structuré et se fait payer à la prestation 1000 dollars par pilote plus les frais de déplacement. Seul Duke n'est pas rétribué considérant qu'en faisant cela il ne fait que la promotion d'Oakley son employeur. Les deux grands teams existant actuellement sont donc le Trick Team et le Haro Team. Le Trick Team c'était, comme je viens de vous l'expliquer R.L. Osbom, Mike Buff et Duke. le manager. Or il y a six mois environ Mike s'est cassé le pied en faisant des photos pour un magazine. Depuis, il a du mal à récupérer le niveau nécessaire et c'est Ron Wilton qui l'a remplacé (blessé à son tour on novembre il n'a pu venir à Bercy). Ron Wilton qui auparavant faisait partie du Team Haro. Le Haro Team, c'est Mike Dominguez, Ron Wilkerson et Rick Sigur. Ces deux grands teams sont spécialisés dans le show, le spectacle destiné à promouvoir le free-style. Parallèlement. ces démonstrations ont donné lieu à des compétitions entre teams de free. aboutissant aux épreuves qui se déroulent dans les parcs de skate. Les kings de cette spécialité ont d'abord été Bob Haro et Bob Morales. Actuellement les deux meilleurs s'appellent Mike Dominguez et surtout Eddie Fiola, le protégé de Garry Turner, patron des vélos GT. Practice, practice, practice... Le Trick Team, on l'a vu ce sont deux à trois tournées annuelles que font nos lascars. Mais que font-ils lorsqu'ils ne sont pas sur la route ? Et bien ils organisent ces tournées, ils s'entraînent et essaient de trouver de nouveaux tricks. L'entraînement est pris très au sérieux, et si Buff, qui est considéré comme un garçon aussi doué que feignant est plutôt porté sur le diléttantisme et la bonne bouffe, sachez que chaque matin il est debout à 7 h. R.L. lui est encore plus matinal. Dès 6 h il occupe la salle de gymnastique pour s'y livrer à un entraînement musculaire très méthodique. Un jour il travaille les bras, les pectoraux, le lendemain ce sont les jambes, les abdominaux et le dos. Ensuite, un bon coup de surf à la plage, ça ne peut pas faire de mal. Deux à trois fois par semaine il retourne à la plage enfin de journée pour courir quelques kilomètres. Dans la journée, il est dans les locaux de Wizard Publications où le Trick Team possède ses propres bureaux avec A côté ses rampes et ses emplacements pour les entraînements qu'ils effectuent comme des pros, toujours casqués et en musique, ce qui leur permet de mettre au point leur chorégraphie. Buffy est très branché rock, R.L. est plus ecclectique et ses goûts vont du classique au plus branché. Quand le travail est fait, ils enfourchent leurs motos et vont se défouler à Indian Dunes ou à Saddleback, ce n'est pas loin. Si par hasard vous les rencontrez et que vous leur demandez de vous communiquer le secret de leur réussite, ils se pencheront vers vous et vous souffleront à l'oreille le plus sérieusement du monde Practice, Practice, Practice. L'entraînement, toujours l'entraînement, encore l'entraînement... rl
Robert Lewis Osborn


rl no foot
RL No foot


duke
The Duke


buff
Mike Buff