../events/Bicross International de Paris Bercy 1

Sources: BMX Speed, Bicross magazine, Annuaire AFB, TF1, Bicross Magazine #28, BMX Speed #2, BMX Action april 1985, BMXair, BMX Action Bike february 1985, Satoorne, ...
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Date: 2 décembre 1984
Place: Palais Omnisport de Paris Bercy (POPB)
Organisation: Bicross Magazine et AFB (Association Française de Bicrossing).
13 000 spectateurs.
affiche bercy 1


Bercy 1 Fiola Osborn from OldSchoolTV

bmxspeed

fiola

osborn fiola

fiola en surfer

bicross mag

bicrossing
Didier Coste, BMXair janvier 2005: Larivière c'est deux directeurs à la base de l'histoire. Serge Pozzoli et Patrick Cazanova (Cazanova était le fils d'un des clients de Pozzoli). Pozzoli s'occupait de course de stock car et travaillait avec un certain Andy Dickson qui avait la responsabilité d'établir le calendrier des manifestations à Bercy. Je rappelle que nous sommes en 1984 et que Bercy venait d'être construit un an auparavant. Dickson demande donc à Pozzoli s'il n'a pas une idée pour remplir Bercy. Et Pozzoli lui propose, d'une part le Supercross et d'autre part, le bicross. Tout est parti de là.
Au cours des mois qui ont précédé le jour J, il y a eu quelques moments d'incertitudes. Le plus gros problème c'était la piste. C'était la terre de Bercy car l'organisation l'avait achetée, puis l'utilisait, la stockait puis la réutilisait pour les différents évènements. À l'époque, je crois qu'ils l'avaient utilisée pour le jumping et qu'elle avait été mélangée avec de la paille. Donc elle se compactait mais elle restait molle. Quand il y avait de la moto, avec la puissance ça allait. Mais pour le bicross... Quelques jours avant Bercy 1, il y avait aussi eu un match de Hockey et il fut impossible de dégeler totalement la patinoire. Bien que la patinoire avait été isolée, il y avait l'évaporation de l'eau qui remontait sous la piste. Donc, ça plus la terre molle additionnée à la paille, c'était pas génial. De plus, le temps était court, il fallait tout faire avant, pendant, après. J'ai passé je ne sais pas combien de jours et de nuits à Bercy C'était une première donc pas d'équipe rodée ni de moyens particuliers. Faut savoir que l'on a accueilli les pilotes à l'aéroport, mais qu'en plus on s'occupait d'eux to les jours, les balader dans Paris, la sortie au Trocadéro, au Lido, le l survole de Paris en hélico. C'était une vraie aventure!

RL just before the show, BMX Action Bike UK magazine, february 1985: This is the first time me and Eddie have ridden a performance though we've worked out and goofed around together plenty of times. It should go good. We have a lot of new tricks. We got one called the Miami Hopper, another called the Osborn Twirl where I do a spin on the ground four times around. With the Miami Hopper I take the bike, throw it forward and balance on the handlebars, switcharound and take off my hands.

Bicross Magazine: ... 12 h. Une VOIX dans les haut parleurs annonce, sur fond de musique rock, l'ouverture du 1er Bicross International de Paris. Une ovation monte du vaisseau intersidéral. Beaucoup ont du décoller ! Eddie Fiola, toupie volante, et, R.L. Osborn, le missionnaire du Free-Style, attaquent les banks. Personne en France n'avait vu ça. Désormais beaucoup de freestylers en herbe vont sévir dans l'hexagone. Investissant les couloirs, la chambre, la salle de bain.., la baignoire, aïe, aïe, aïe, parents, préparez vos boules quiès, le free style aime la musique ! ...
... Et avec ceci ? Eh bien on passe au quaterpipe. Il y en a deux installés dos à dos. Pas de jaloux chacun le sien. Pendant cinq minutes, c'est un festival d'« aérials » avec un seul pied d'appui sur le vélo. Bonjour l'ambiance ! La deuxième démonstration débute sur la musique de « Billy Jean ». Les deux Ricains jouent les Mickaël Jackson du bicross. Pour la troisième exhibition, Bercy s'enflamme de plus en plus. De ce fait, sous les demandes « hurlées » de Mister « The Duke », ses deux protégés en offrent un peu plus. Fiola enchaîne, bar hop, un tour sur lui même en Pogo et un 360 degrés. Osborn qui ne veut pas être en reste gratifie les spectateurs d'un « grand hélicoptère » et d'un superbe numéro de funambule sur son vélo couché à même le sol. Eddie rejoint R.L. et ils nous renvoient au paradis avec une nouvelle prestation de leur savoir faire en matière de sauts au quaterpipe Le quatrième et hélas dernier tableau de ces messieurs sera un peu écourté faute de temps. Ils auront toutefois pu effectuer un maximum de figures semblables aux précédentes. Osborn nous réservant un 540 degrés sur la roue arrière. Fiola semble vraiment vouloir laisser un bon souvenir de son passage en France (rassures-toi Eddie, c'est fait). Il compose une de ses acrobaties,; qui pendant un court instant vous font rêver les yeux ouverts. Il « plonge » du quaterpipe, fonce sur le tremplin situé en face de celui-ci, en décolle et... un 360 degrés on l'air... you, ess, eh !... Merci monsieur plus ! D'ailleurs Paris saura remercier sublimement Fiola, Osborn et tous les autres bicrosseurs présents à Bercy. Au rythme du speaker et des projecteurs, c'est une « vague » d'applaudissements qui déferle sur Bercy. Ah bicross quand tu nous tiens !
Pierre-Alexandre Choquet, juillet 2004: En 84, j'avais 10 ans et j'ai participé au premier Bercy (je suis allé en finale, cocorico). On a vu les ricains, eg mon "boss" Scot Breithaupt (ahah!!), Toby (Henderson), Rod (Beckering), Greg Hill, Harry Larry et les autres se rappliquer... Des riders qu'on appelle aujourd'hui LEGENDS même si la plupart d'entre eux roulent toujours. Une REVOLUTION côté race; imaginez Bas De Bever, Phil Hongendorn, Xavier Redois (dit X-OR, cf celebre serie), bref les tueurs européens de l'époque, se faire prendre 100m à la régulière, sur une piste qui en faisait 350, par des Eddy King et autres debarquant vraiment d'une autre planète: machines de guerre (pedaliers Redline, pedales Hutch, ...), fringues de Oufs (JT, Vans, Oakley, ...), couleurs hors-normes (Mike Miranda en rose!!)...
Côté free, on avait déjà eu un avant-goût du free en Europe, en Belgique du moins, où Mike Buff et RL Osborn avaient été invités en 81... En France, il y a avait déjà un groupe appelé les Mad Dogs (dont l'un d'entre eux etait un pôte, Cyril Cadedu) qui se défendaient pas mal, notamment en flat mais c'est sans aucun doute Bercy 1984 qui a permis l'explosion du free chez nous. Là aussi, JESUS prenait un nom: Eddie Fiola. Si RL et Mike, eux aussi des légendes, faisaient régulièrement des tournées aux States pour promouvoir SE Racing (Mike Buff) et le BX en général, la discipline était dominée par ce freestyler mi-indien mi-oiseau: Eddie Fiola! Le genre de gars qui vous rentre un table a 3,50 m au-dessus du pipe avec des roues 1 3/8 èmes!!! (bien plus fines que les roues traditionnelles)
Embarqué également dans la soute a bagages, un FURIEUX de chez FURIEUX appele DUKE, qui gueulait sans cesse "je ne vous entends pas" au public... Le gars portait un short, des bretelles OAKLEY et des gants assortis, des lunettes bien sûr, longs tifs et moustache rousse... En plus il venait de se faire passer dessus par un train! AAAggghhh! Ajoutez à cela une foule en delire (on se serait cru à la liberation), un mini zepline dans le POB, Patrice Drevet qui retransmettait live pour le Mini Journal, et... L'Europe qui découvrait que non, cyclisme ne signifiait pas seulement Tour de France!..
L'électrochoc fut terrible et 20 ans plus tard, cet évènement reste encore gravé dans ma memoire.
Yves Richez, juillet 2004: Tout commence il y a 20 ans, nous sommes en 1984. Nous sommes un dimanche après-midi, il pleut. Je suis avec un pôte et on regarde la télé... J'ai 15 ans. Nous zappons les trois chaînes de l'époque et soudain... Je vois un type qui s'envole dans les airs... c'était ma grande époque de Strange, Marvel and Co. Là, je vois un marvel sorti de la BD. Il est en vrai, et il vole haut. Je sens mon coeur battre ! C'est Eddie Fiola, tout en jaune (tenue Dyno/GT). Il est, si je me souviens bien avec RL Osborn. Mais Eddie, crève l'écran. Un style de fou. A ce moment, j'ai su ce que je voulais faire dans la vie... Biker professionnel. Je n'avais pas d'argent, alors j'ai pris un solex et j'en ai fait un bike, avec des potes et mon frère Christian qui avait onze ans, on a commencé à rouler... et j'étais Mister Fiola. Ces années ont été les plus structurantes de ma vie. Après le solex, j'ai eu un Raleigh Pro Burner, puis un j'ai fait de la race, rapidement je suis revenu au Freestyle et j'ai été sponsorisé par Peugeot. Nous avions des Haro Sport. Quelle fierté j'avais d'être dans un team, d'avoir les mêmes tenues avec nos Bell Moto 4, nous faisions rêver les gens. Combien d'autographes signés, combien de yeux brillants j'ai croisé. Combien d'émotions m'ont envahi. J'ai roulé des milliers d'heures avec toujours la même passion, le même désir de voler plus haut, plus loin. Je n'avais pas honte d'être sur un petit vélo, car ce petit vélo me faisait vivre de grands moments. Je crois avoir passé le virus à Christian qui est devenu un grand pratiquant (vice champion du monde, entre autres). Après, c'est moi qui l'ai regardé faire briller les yeux des jeunes et moins jeunes dans la tournée du Volontour. Tournée qui a rassemblé des milliers de personnes, voire des dizaines sur plusieurs années. Et toujours, cet esprit de Team, ces vélos brillants sous les projecteurs, les tenues Haro impeccables, les sourires mêmes dans la fatigue la plus extrême... Et lorsque soudain la musique s'arrête, les lumières s'éteignent, les derniers spectateurs encore abasourdis par ce back flip à plus de 4 mètres du sol s'éloignent avec des images plein la tête, tu as l'équipe, la même qui dans le silence et l'organisation range le park car demain, tout commence à nouveau. Car, s'il y a quelque chose que j'ai compris, c'est que lorsque tu es passionné, tu ne recommences jamais ta journée, tu la commences. C'était pareil. Tout commença par un dimanche breton, un peu pluvieux, Eddie Fiola s'envolait dans les airs et moi, je prenais mon envol pour la vie. Je dirige aujourd'hui un cabinet de conseil, de coaching et de formation, et j'ai gardé le même esprit de qualité des figures, le team, la rigueur, le rêve. Merci Eddie, merci Bob, merci RL, merci Tod, merci Mike, merci Brian d'avoir fait de nous des Heros de la vie...